Bretagne et Pays-Bas : deux bassins laitiers intensifs face aux défis de l'environnement
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Les deux agricultures sont présentées parallèlement ; les structures laitières sont un peu plus grandes et surtout plus intensives aux Pays-Bas qu'en Bretagne. Aux Pays-Bas, la plus forte densité de quota par hectare intervient dans la stratégie de production, en incitant à intensifier la production fourragère et à une forte consommation de concentré (2 t par vache produisant 7 000 kg, soit 0,8 t de plus qu'en Bretagne) ; de plus, en Hollande, le lait est mieux payé et mieux valorisé (en fromages et par l'exportation). Les systèmes fourragers sont assez comparables (1/3 de maïs pour l'ensilage et 2/3 de prairies, de ray-grass anglais le plus souvent), mais le chargement des Pays-Bas (2,0 UGB/ha SFP) est supérieur à celui de la Bretagne (1,7 UGB/ha SFP). De même, pour le bilan apparent par exploitation, en raison d'entrées supérieures par la fertilisation (+ 165 kg N/ha) et par les concentrés achetés (+ 75). Pour l'avenir l'agrandissement prévisible des exploitations bretonnes, une plus grande proportion de fumier dans les déjections produites, la moindre intensification des prairies sont autant d'atouts pour limiter les fuites de nitrate en Bretagne. Aux Pays-Bas, la situation est assez différente, mais la place du maïs y est aussi une question d'actualité, à raisonner également en fonction de l'environnement et des coûts de production. De même, le risque de pollution en rapport avec le niveau de production laitière individuelle dépend du type d'alimentation et de la durée de stabulation. Une analyse économique détaillée montre que si la dimension économique des exploitations néerlandaises est supérieure, les exploitations bretonnes semblent plus efficaces.
Britany and The Netherlands : two countries with intensive dairying challenged by environmental problems
Two agricultural systems are compared, that of Britany and that of the Netherlands ; in the Netherlands the dairy farms are slightly larger and above all more intensive than in Brittany (size of agricultural area per farm larger by 20%, but with 85% more quotas per farm, and dairy herds larger by 63%). The production strategy in the Netherlands is influenced by the greater quota density per hectare, leading to a more intensive forage production and to a large consumption of concentrates (2 tons per cow yielding 7 000 kg milk, i.e. 0,8 t more than in Brittany) ; moreover milk is paid a higher price in Holland, and is more efficiently utilized (cheese, export). The forage systems are comparable (1/3 maize silage in the diet, and 2/3 form Perennial Ryegrass pastures) but the stocking rate in the Netherlands (2.0 L.U./hectare Main Fodder Area) is higher than in Brittany 1.7 L.U./ha MFA). The same holds true for the apparent farm balances, due to larger fertilizer inputs (+ 165 kg N/ha) and concentrates inputs (+75). In the future, the likely increase in size of Breton farms, together with a larger proportion of manure in the excreta, and less intensively managed pastures will be valuable assets in the limitation of nitrate losses in Brittany. The situation is rather different in the Netherlands, but the place of maize is also a debatable problem there, to be considered in accordance with the constraints of environment and with production costs. The same holds true for individual milk production levels : large milk yields reduce the amounts of excreta per ton of milk, but seem to induce larger nitrogen losses ; the type of feeding and the duration of housing have to be taken into account. A detailed economic analysis shows that the economic dimension of Dutch farms is greater, but that Breton farms seems to be more efficient.
Auteurs
- LEGALL ANDRE
- Grasset M.
Mots-clés
- environnement
- évolution
- système fourrager
- étude économique
- production laitière
- Pays-Bas
- Bretagne
- bilan d'azote
- engrais organique
- intensification