Intérêts agronomiques des cultures intermédiaires et dérobées dans la rotation
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Les couverts intermédiaires à vocation fourragère ont séduit nombre d'éleveurs qui y voient une façon d'améliorer leur autonomie protéique, la sécurité de leurs stocks de fourrages et de limiter certains risques environnementaux. Mais quelles sont, à court et moyen terme, les répercussions agronomiques de leur introduction dans la rotation ?
A partir des expérimentations conduites sur les cultures intermédiaires, un certain nombre d'impacts, positifs et négatifs, sont identifiés : l'effet sur la structure du sol est limité par la courte durée de la culture ; celui sur le taux de matière organique, cumulatif au fil des ans, n'est sensible qu'à partir d'une biomasse de la dérobée supérieure à 3 t MS/ha. Ces couverts modifient la dynamique des éléments minéraux ; pour l'azote, le rapport C/N et le taux de légumineuses du couvert déterminent les quantités d'azote immobilisées puis restituées à la culture suivante ; ces dernières peuvent dépasser 100 kg N/ha en présence de certaines légumineuses. Il convient d'être vigilant sur le taux de potassium du sol car des dérobées répétées peuvent conduire à de fortes exportations et à une carence en potassium. Pour limiter les impacts négatifs sur le salissement et les bioagresseurs, l'éleveur doit être très rigoureux (choix des espèces et parfois même des variétés implantées en fonction des autres cultures de la rotation, semis…). Globalement, l'impact d'une dérobée sur la culture suivante est faible sauf si la date de semis de cette dernière est retardée.
MOQUET M., 2018. Intérêts agronomiques des cultures intermédiaires et dérobées dans la rotation. Fourrages n°234. 73-79.
Agricultural benefits of incorporating intermediate crops and catch crops into rotations
A number of livestock farmers are using intermediate crops as forage. In experiments carried out on intermediate crops, various agricultural advantages and disadvantages were observed. There were no effects on soil structure and organic matter content when catch crop biomass was < 2-3 t DM/ha. With regards to nitrogen dynamics, the C/N ratio and the percentage of legumes in the cover determined the quantities of nitrogen released to the following cash crop, which could exceed 100 kg N/ha. Repeatedly planting catch crops could lead to potassium shortages. Via careful species or variety choice and proper seeding, weed infestations and pests can be controlled. In general, catch crops had limited impacts on the production of the following cash crop, except when the latter's seeding date was delayed.
Auteur
- MOQUET MICHEL
Mots-clés
- azote
- fertilisation azotée
- légumineuse
- culture fourragère
- sol
- fertilisation potassique
- phytopathologie
- date de semis
- culture dérobée
- mauvaise herbe
- matière organique
- rotation culturale
- Aphanomyces euteiches