15 juin 1975
auteur : Rebischung J. -
Il semble important de consacrer quelques instants de réflexion à l'analyse de situations actuelles et prévisibles de certains types d'entreprises agricoles, puis, partant d'éléments connus actuellement, d'estimer le bien-fondé de l'adoption de telle technique, en tenant compte d'une raréfaction (ou d'un accroissement inéluctable des coûts) des ressources en énergie auxquelles on a eu recours sans s'être soucié par trop de leur coefficient de valorisation jusqu'à présent.Examinée en termes de bilan d'énergie (rapport produit/charge) l'efficacité des apports d'engrais azotés sur prairies peut être fort variable en fonction des situations et des doses appliquées, des espèces et variétés fourragères concernées. Par exemple, le « rendement calorique » des 80 premières unités d'azote apportées atteint 3 pour 1 sur une prairie permanente ardennaise alors qu'il dépasse tout juste 0,5 dans une expérience réalisée en Haute-Marne.
Au niveau des modes d'exploitation des fourrages, les bilans en énergie méritent également réflexion. Le mais ensilé laisse un produit net disponible 4,4 fois plus élevé que l'apport d'énergie qui lui a été fourni. En le valorisant au travers d'une vache laitière dont on exploite la carcasse en fin de carrière, l'homme récupère 2,7 fois plus d'énergie qu'il n'en a fourni au système de production. Le même mais passant par la filière « deshydratation » a, par contre, un bilan en énergie tout juste équilibré.Des voies différentes de celle d'une surconsommation d'énergie peuvent permettre, dans le domaine restreint des productions fourragères et de leur utilisation, d'améliorer l'efficience des opérations que l'agriculture engage, avec l'aide des transformateurs d'énergie solaire que sont les végétaux.
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