Le maïs et l'eau : une situation aujourd'hui paradoxale, mais des progrès génétiques à attendre d'un idéotype redéfini
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La gestion de l'eau et une pratique parfois intensive de l'irrigation du maïs posent de vraies interrogations, d'autant plus que son exigence en eau s'accroît avec les gains de productivité obtenus. Différentes réflexions peuvent fournir des éléments pour la sélection d'un maïs fourrage encore mieux intégré dans l'environnement.
Le maïs paraît plus sensible au déficit hydrique que d'autres espèces voisines comme le sorgho. Des progrès génétiques sont possibles au sein de l'espèce maïs i) pour décaler son cycle, avec une floraison et un remplissage du grain en période plus favorable pour l'alimentation en eau, et ii) pour modifier son enracinement en améliorant sa capacité à extraire de l'eau et des minéraux en sol sec. Néanmoins, pour comprendre les mécanismes physiologiques impliqués dans la tolérance au manque d'eau, une démarche large et interspécifique incluant des écotypes traditionnels tropicaux, des téosintes, des Tripsacum ou des sorghos sera nécessaire. L'évolution vers l'utilisation d'un maïs fourrage de très haute valeur alimentaire mais dont la productivité sera limitée à la disponibilité en eau est sans doute incontournable. Les progrès à venir sur la tolérance au déficit hydrique du maïs serviront l'ensemble des graminées fourragères.
Maize and water : a paradox today, but genetical progress can be achieved if a new ideotype is defined
Water resources management, and sometimes immoderate use of irrigation on maize crops are questions of particular relevance nowadays. But different results or thoughts could contribute to the elaboration of a maize ideotype, more friendly integrated into agricultural environments. Genetic improvement of grain maize and forage maize was exceptional between 1950 and 2000. But because water use efficiency was not similarly improved, any yield improvement makes a proportional request in water supply. However, maize is more susceptible to water deficiency than other Panicoideae such as sorghum. A part of a the higher apparently better tolerance of sorghum to water restriction is linked to its lower dry matter production. But, due to its different root system, sorghum is more able to keep a sufficient nitrogen supply when water is restricted. Maize improvement for water deficiency tolerance may be possible i) through an earlier period of cropping, with an earlier silking date and a grain filmling during days with lower risks of water restriction, and ii) through an improvement of the root system towards better capabilities in water and nutriments acquisition. A complete knowledge of physiological and molecular determinants of tolerance to dry conditions would however demand large or interspecific comparisons of elite maize with tropical ecotypes, teosinte, sorghum or Tripsacum. Nevertheless, the building of a revolutionary forage maize ideotype, with a very high feeding value and a dry matter yield voluntarily restricted to the availability of water in the environment, is probably absolutely inescapable. A continued increase of water use allowing a continued increase of maize biomass production is certainly an ecological impasse. It is also worth noticing that every new knowledge in maize tolerance to water restriction would be of interest for all grasses, and maize could be a model plant in the same way as rice. An extensive water policy should also be of interest for all agricultural and industrial uses.