25 juin 2019
auteur : MAHIEU MAURICE | co-auteur : ARQUET REMY
Le pâturage mixte, associant simultanément ou parfois successivement deux ou plusieurs espèces d'herbivores, est une pratique très ancienne, qui a fortement régressé en France depuis le milieu du XXe siècle, avec la spécialisation croissante des élevages. Ce type de pratique a pourtant de nombreux avantages tant en termes de santé animale que de valorisation des biomasses fourragères et, au final, en termes économiques. Ainsi, aux Antilles Françaises, la charge parasitaire de jeunes caprins sevrés a diminué d'environ 90% quand on substitue 50% du chargement caprin par des bovins, dans un système de pâturage tournant. De même, l'association de jeunes bovins et d'ovins (environ 2/3 de bovins, 1/3 d'ovins, en poids métabolique) a permis un gain de production à l'hectare de 23 à 24%, par rapport à la production globale des deux espèces pâturant sur des surfaces séparées, à chargement global identique. Cependant, si le gain de production se vérifie aussi dans le cas de chèvres allaitantes, le parasitisme de celles-ci ne semble pas modifié par l'association avec des bovins ; une hypothèse est étudiée : les chèvres prendraient en compte l'hétérogénéité des ressources fourragères, ce qui entraînerait une contamination et une ré-infestation constante des zones les plus appétées, indépendamment du chargement relatif et de la présence d'une autre espèce. Cette dernière hypothèse est en cours d'étude. Le pâturage mixte s'inscrit dans la logique de la transition agroécologique et semble donc être un moyen de renforcer la durabilité des élevages.
Mahieu M. & Arquet R., 2019. Le pâturage mixte bovins-petits ruminants : l'exemple des Antilles, intérêt et limites. Fourrages n°238, p.161-166
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