24 décembre 2009
auteur : Guérin G. - | co-auteurs : Moulin C. - Tchakérian E. -
Dans le sud de la France, l'élevage a toujours été confronté à des difficultés de quantité, de régularité et de répartition de la production fourragère à cause des conditions pédoclimatiques sous influence méditerrannéenne. Les périodes de végétation (printemps, puis automne) sont courtes, souvent moins de sept mois au total. Par là-même, les éleveurs qui ont conservé beaucoup de pâturage dans l'alimentation des troupeaux ont dû découpler le calendrier de l'utilisation des surfaces de celui de la pousse de la végétation et de la production fourragère. La recherche de connaissances et de références techniques a été centrée sur les reports sur pied au moins autant que sur la mobilisation des végétations en phase avec les périodes de pousse. Les végétations pastorales sont en effet souvent moins productives que les "prairies » (de l'herbe avec peu de "bonnes fourragères" et la plupart du temps avec des broussailles) mais conservent un certain "maintien" sur pied. Deux autres particularités ont également conduit à "innover" : les aléas climatiques méditerranéens qui sont de grande amplitude et la difficulté -voire l'impossibilité- d'entretenir mécaniquement les surfaces. Ainsi s'est développé le souci d'entretenir au mieux les surfaces par le seul pâturage. A cause d'une topographie tourmentée (peu de terres mécanisables) ou d'une trop faible rentabilité économique (matériel peu utilisé, faibles rendements), il y a généralement peu de récolte de stocks fourragers pour redistribuer en période de pénurie et il n'y a pas de barre de coupe pour supprimer les refus. Il a donc fallu construire des systèmes d'alimentation comprenant des sécurités au pâturage et intégrant la maîtrise des couverts pour à la fois piloter le déroulement de la campagne en cours et préparer les suivantes. Ces acquis ont été modélisés dans l'approche fonctionnelle et ont été référencés dans de nombreux documents sur les parcours. La situation nouvelle de l'élevage (baisser les coûts de production et retrouver les bases écologiques des processus biologiques animaux et végétaux) milite pour s'approprier (adapter et enrichir) plus largement ce que, sans avoir trop le choix, les "pastoraux" ont dû développer.
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