15 septembre 1987
auteur : Hubert B. - INRAE | co-auteur : Guérin G. -
Dès le XVllème siècle, l'objectif des diverses législations qui se sont succédées fut l'augmentation de la production forestière des forêts (en écartant les animaux), allant même jusqu'à de larges reboisements à la fin du Second Empire. En région Provence-Alpes-Côte d'Azur, jusqu'en 1850, l'élevage ovin permit de valoriser le saltus et les jachères en procurant un transfert de fertilité vers les zones cultivées, tout en produisant laine et viande.
Mais, de 1850 à 1940, l'exode rural, l'effondrement du marché de la laine, la progression de la mécanisation et de la fertilisation modifient totalement les structures de l'élevage ovin en l'orientant vers une production de viande par des éleveurs spécialisés. Parallèlement à la concentration des activités agricoles sur les terres mécanisables, la pression sur le saltus diminua, provoquant son embroussaillement et des incendies.
D'importantes aides financières (présentées en détail) sont accordées pour reboiser et entretenir ces espaces, dans une région très touristique où la qualité "paysagère" est recherchée. Ces espaces restent malgré tout marqués par l'abandon, accentuant le déséquilibre de l'utilisation de l'espace et suscitant de nombreux problèmes d'aménagement du territoire. Deux siècles après en avoir été écarté, l'animal se voit proposer le retour dans la forêt en vue d'entretenir les zones débroussaillées. Des orientations nouvelles sont à étudier pour valoriser le potentiel fourrager des parcours et tâcher de sortir de la logique de conquête exclusive des espaces productifs et compétitifs.
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