24 décembre 2009
auteur : BERANGER CLAUDE
Dans les années 50, alors que les idées de la Révolution fourragère commençaient à diffuser en France et à mettre en avant les prairies temporaires monospécifiques intégrées dans la rotation, d'autres scientifiques travaillaient sur la valorisation de la prairie permanente. Avec le recul, retracer ces controverses est riche d'enseignements.
Venus d'Angleterre, les principes de la Révolution fourragère ont été largement diffusés par la recherche, les organismes de vulgarisation et les acteurs économiques dans les années 50. Leur cohérence globale a permis d'accroître la productivité des fourrages et des herbivores et d'en faire un moteur de développement des exploitations, avec cependant quelques excès. A la même époque, A. Voisin et L.Hédin proposaient des méthodes de conduite et d'exploitation de la prairie permanente et d'amélioration de la végétation en prenant en compte le contexte pédo-climatique et géographique de la prairie, sans négliger l'aspect humain. Les débats entre ces différentes conceptions se retrouvent dans les confrontations actuelles entre les nécessités de la productivité et le respect de la nature et de sa diversité ; Aujourd'hui, il est intéressant de constater que l'on utilise avec plus de rationalité les méthodes préconisées par la Révolution fourragère, que prairie temporaires et permanentes sont devenues complémentaires dans les systèmes fourragers. La valorisation des prairies permanentes et la reconnaissance de la multifonctionnalité des prairies s'inscrivent dans le développement durable, et la protection de l'environnement.
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