Combiner les approches et les expériences pour mieux préserver et utiliser les prairies à flore naturelle
Depuis les années 70, les évolutions de l’agriculture ont conduit à une banalisation de la flore entraînant une érosion de la biodiversité végétale et animale des prairies. Pourtant, les prairies semi-naturelles recèlent un potentiel important pour répondre aux nouveaux enjeux de l'élevage. A cette fin, des scientifiques de diverses disciplines, en partenariat avec les acteurs locaux, ont cherché à faire connaître les propriétés de ces écosystèmes et à promouvoir leur rôle dans les systèmes fourragers. Aujourd'hui, ces diverses approches, complémentaires ou alternatives, ouvrent des perspectives nouvelles.
La transition agroécologique est actuellement au cœur des préoccupations des acteurs des politiques publiques de l’environnement et de l’agriculture, et le rôle des prairies dans celle-ci est de plus en plus documenté. Leur régression dans les systèmes de production agricole et dans les paysages alerte depuis longtemps la communauté scientifique, et de façon croissante les aménageurs des territoires. Un nombre croissant d’éleveurs d’herbivores (et d’industriels), confrontés à des conditions économiques difficiles et/ou soucieux de contribuer au bon état de l’environnement (eau, air, sols, paysages) et de le valoriser, est à la fois demandeur et producteur de savoirs sur les prairies. A partir de 2 cas d’études (thèses des auteurs), cet article s’attache à revisiter l’évolution d’approches écologiques combinant description phytosociologique de végétations herbacées, compréhension de leur fonctionnement écologique et agronomique, et valorisation possible des connaissances élaborées en lien avec les éleveurs. Une hybridation des savoirs se met ainsi en place, par nécessité, dans le but de pouvoir concilier agriculture et environnement, production et préservation de la biodiversité.
S. MAGNANON & F. VERTES, 2019. Combiner les approches et les expériences pour mieux préserver et utiliser les prairies à flore naturelle. Fourrages n°237, p. 15-25.
Combining study approaches and farmer experiences to better preserve and utilise grasslands with native flora
The decline of grasslands in agricultural production systems and natural landscapes has long worried the scientific community; it is of increasing concern to spatial planners. A growing number of livestock farmers (and industry stakeholders) are dealing with difficult economic conditions and/or wish to improve the state of the natural environment while also drawing value from it. They are simultaneously supplying and demanding knowledge about grasslands. Using two case studies (from the co-authors’ theses), this article explores changes in ecological approaches by combining phytosociological descriptions of grassland vegetation, an understanding of its ecological and agronomic functions, and the potential utility of knowledge developed through work with livestock farmers. Pools of knowledge are finally being combined to establish a better balance between agricultural concerns, environmental concerns, production levels, and the preservation of biodiversity.
Prix : 10€
Auteurs
- MAGNANON S.
- VERTES FRANCOISE
Mots-clés
- Agroécologie
- approches participatives
- biodiversité
- gestion des prairies
- méthode
- prairie
- prairie permanente
- pratiques des agriculteurs
- phytosociologie
- recherche scientifique
- végétation