Economie d'énergie et production fourragère
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Il semble important de consacrer quelques instants de réflexion à l'analyse de situations actuelles et prévisibles de certains types d'entreprises agricoles, puis, partant d'éléments connus actuellement, d'estimer le bien-fondé de l'adoption de telle technique, en tenant compte d'une raréfaction (ou d'un accroissement inéluctable des coûts) des ressources en énergie auxquelles on a eu recours sans s'être soucié par trop de leur coefficient de valorisation jusqu'à présent.Examinée en termes de bilan d'énergie (rapport produit/charge) l'efficacité des apports d'engrais azotés sur prairies peut être fort variable en fonction des situations et des doses appliquées, des espèces et variétés fourragères concernées. Par exemple, le « rendement calorique » des 80 premières unités d'azote apportées atteint 3 pour 1 sur une prairie permanente ardennaise alors qu'il dépasse tout juste 0,5 dans une expérience réalisée en Haute-Marne.
Au niveau des modes d'exploitation des fourrages, les bilans en énergie méritent également réflexion. Le mais ensilé laisse un produit net disponible 4,4 fois plus élevé que l'apport d'énergie qui lui a été fourni. En le valorisant au travers d'une vache laitière dont on exploite la carcasse en fin de carrière, l'homme récupère 2,7 fois plus d'énergie qu'il n'en a fourni au système de production. Le même mais passant par la filière « deshydratation » a, par contre, un bilan en énergie tout juste équilibré.Des voies différentes de celle d'une surconsommation d'énergie peuvent permettre, dans le domaine restreint des productions fourragères et de leur utilisation, d'améliorer l'efficience des opérations que l'agriculture engage, avec l'aide des transformateurs d'énergie solaire que sont les végétaux.
Saving of energy and forage production
It seems important to dwell some time on the analysis of the present and of the predictable situations of certain types of farms, and also, on the basis of known elements, to estimate how far this or that method may be justified, allowing for a growing rarity of available energy (or an unescapable increase of costs), as until now too much care has not been taken to know to what extent this energy is valorized.When the efficiency of the nitrogenous fertilization of grassland is measured in terms of energy balances (output/input ratio), it is found to vary much with the locations, the amounts applied, and the species or varieties of forage plants concerned. The « calorie yield » of the first 80 units of nitrogen is for instance 3 to 1 on a permanent posture in the Ardennes region, while it is only just above 0.5 in a trial located in Haute-Marne.
It is also worthwhile to determine these balances at the level of the method of herbage management. The available net product of maize silage is 4.4 times higher than its energy input. When it is valorized by the feeding of a dairy cow which will be slaughtered at the end of her productive life, 2.7 times more energy is yielded by the production system than has been put in. On the other hand, when the maize is dried, the energy balance is just level.There are other means than an over-consumption of energy which, in the restricted field of forage production and utilization, make it possible to improve the efficiency of the agricultural operations made with the help of plants as transformers of solar energy.