Rendements et possibilités d'évolution d'une prairie permanente médiocre soumise à diverses fumures azotées
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Nous connaissons les possibilités des principales plantes fourragères, la manière de les exploiter, leur valeur nutritive, leurs qualités, leurs défauts. Par contre, nous connaissons mal les possibilités d'amélioration des «surfaces toujours en herbe », et leur productivité potentielle lorsqu'il leur est appliqué une fumure et des soins corrects.En partant d'une prairie permanente médiocre - 5 à 15 % de Ray-grass anglais, dominance de l'Agrostis associé à la Houlque laineuse, la Cretelle et quelquefois à la Fétuque rouge et au Dactyle quelles améliorations peut-on obtenir ?Un essai sur ce type de prairies, très fréquent dans l'Ouest de la France, a été mis en place au Pin-au-Haras, en Normandie.L'enregistrement pendant quatre ans de la flore - analyses pondérales et contribution spécifique - et l'évaluation qualitative et quantitative de la production suivant les doses d'engrais appliquées (0 N, 80 N, 160 N, 320 N) et les modes d'exploitation (fauche et pâture) ont mis en évidence que :
- les prairies permanentes peuvent produire des quantités intéressantes de fourrage de qualité, dans la mesure où elles sont correctement exploitées ;- les engrais azotés favorisent les graminées, notamment les «bonnes» et font régresser les légumineuses et les Renoncules ; mais les très fortes fumures azotées sont difficiles à valoriser parfaitement lorsqu'on ne maîtrise pas entièrement l'hygrométrie ;- la flore atteint rapidement (trois ans) un nouvel équilibre, fonction du niveau de fumure et du mode d'exploitation ;- l'exploitation de ces prairies en fauche donne des rendements supérieurs à leur exploitation en pâture. Toutefois, ces rendements deviennent comparables avec des fumures azotées importantes.
Potentialities of the main forage species are well known, as well as their best types of management, their nutritive value, their qualities and deficiencies. On the contrary, we have less knowledge about the improvement possibilities of permanent pastures and their potentialities when correct manuring and management are applied to them.Starting with a poor type of permanent pasture – 5 to 15 % Lolium perenne, mainly Agrostis sp. associated with Holcus lanatus, Cynosurus cristatus and sometimes Festuca rubra and Dactylis glomerata what level of improvement may be reached ?A trial on this type of grassland, very frequent in the west of France, was established at Le Pin-au-Haras in Normandy.During four years, datas were collected on weight analysis and specific contribution of the flora, and on qualitative and quantitative evaluation of the production according to the levels of N-manuring applied (0 N, 80 N, 160 N, 320 N), and to the systems of management (cutting and grazing). The following facts have been pointed out :- permanent pastures may produce fairly high quantities of a good quality forage, if they are correctly managed ;- nitrogen manuring increases the percentage of grasses, chiefly "good" grasses, and decreases the percentages of legumes and Ranunculus sp. But highest levels of nitrogen generally does not pay, unless hygrometry is fully controlled ;- the flora reaches quickly (three years) a new equilibrium, according to the level of N-manuring and type of management ;- cutting system gives higher yields, compared with grazing. Nevertheless, yields of both systems become equivalent with higher nitrogen levels.