Analyse du potentiel de production en protéines de la prairie pâturée - Modélisation de l’évolution de la teneur en MAT au fils des saisons - pratiques d’utilisation du couvert au pâturage

Le pâturage des prairies temporaires et permanentes constitue un levier majeur de renforcement de l’autonomie protéique des systèmes d’élevage avec à la clé des économies significatives de concentrés azotés. Une analyse récente conduite sur 1452 cycles de pâturage réalisé sur l’Unité Expérimentale INRAE du Pin-au-Haras au cours des 29 dernières années a permis de préciser la contribution des prairies pâturées à la valorisation des protéines tout au long d’une saison de pâturage.
Dans le cas des prairies permanentes fertilisées du Pin-au-haras, la quantité de MAT valorisée par cycle de pâturage est en moyenne de 300 kg de MAT/ha. A l’échelle d’une saison de pâturage comportant 6 à 8 cycles de pâturage, la valorisation du gisement de protéines permis par le pâturage est comprise entre 1,8 t de MAT/ha à 2,4 t de MAT/ha.
L’évolution de la teneur en MAT de la végétation a été modélisée en tenant compte des facteurs climatiques et des pratiques de gestion du pâturage. Cette analyse a été conduite sur les cycles de pâturage de trois fermes expérimentales : le Pin-au-Haras, Thorigné d’Anjou et Trévarez. L'année de pâturage a été divisée en quatre saisons pratiques (démarrage, pleine Pousse, période Estivale et repousse Automnale) en s’appuyant sur le modèle de croissance du ray-grass Anglais.
Des régressions linéaires multiples ont été réalisées pour chaque saison afin de développer des équations de prédiction. La précision des modèles a été évaluée à l'aide du MAPE, et les modèles ont été intégrés dans un outil de prédiction sous excel.

La performance des modèles varie selon les saisons. Le modèle de la période de Démarrage est le plus performant, tandis que le modèle pour la période estivale est le moins efficace. Les pratiques agricoles ont un impact modéré sur la teneur en MAT par rapport aux facteurs climatiques. Les effets de l’ETP, la température et la pluviométrie diffèrent selon les saisons quant à leurs impacts sur l’évolution de la teneur en MAT de l’herbe pâturée.