Effets de l’introduction de méteils fourragers riches en protéines dans les rations d’engraissement des jeunes bovins

Face aux aléas climatiques, les mélanges céréales-protéagineux récoltés immatures (MCPI) constituent un levier pour sécuriser l’autonomie alimentaire des élevages de bovins La majorité des espèces utilisées dans ces mélanges n’ont pas été sélectionnées sur leur valeur fourragère. De plus, la récolte « précoce » des MCPI riches en protéagineux reste délicate en raison des difficultés de préfanage au champ, pouvant impacter la qualité de conservation et l’ingestibilité du fourrage Dans le cadre du projet Cap Protéines, deux essais ont été mis en place sur la Ferme expérimentale des Bordes et sur la station expérimentale Arvalis de Saint Hilaire en Woëvre (SHW) en 2022 afin de comparer différents niveaux d’introduction de méteils riches en protéines pour l’engraissement de jeunes bovins mâles (JB). Ces MCPI riches en protéagineux (42 et 65 % de prot.) étaient introduits dans des rations à base d’ensilage de maïs ou à base de céréales. L’intégration des MCPI n’a pas eu d’effet sur l’ingestion des JB Charolais. L’incorporation d’un MCPI riche en protéines présente un intérêt sur le plan de l’autonomie protéique. Cet intérêt est tout de même à nuancer sur des rations à base de maïs du fait de l’augmentation d’utilisation de céréales. Au-delà de 20 à 30 % de MCPI dans les rations à base de maïs et de céréales, la teneur en énergie des MCPI permet difficilement de couvrir les besoins des JB ce qui induit une légère perte de performance. Aucun impact sur les résultats d’abattage n’est à noter. La production et l’utilisation de MCPI est à raisonner plus globalement dans le système d’exploitation (rotation, attribution des surfaces, coût de production).