État des lieux de l’agrivoltaïsme appliqué à l’élevage des ruminants

D’ici à 2035, l’objectif est d’atteindre 100 GWc de puissance photovoltaïque (PV) installée en France. Bien que les toitures, parkings, friches industrielles et espaces dégradés soient favorisés, la mise en place de projets agrivoltaïques semble un levier pertinent pour parvenir à cet objectif à temps. Récemment, la législation a encadré le développement des projets agrivoltaïques afin que la production agricole reste significative sur les parcelles concernées. Pour cela, un projet doit être réversible, apporter des services à l’agriculture et maintenir le revenu issu de la production agricole. Pour l’élevage de ruminants, le projet agrivoltaïque doit maintenir au moins 90% du rendement historique de la parcelle et du chargement animal de l’exploitation.
Ces nouveaux critères amèneront probablement des changements sur la conception des centrales. En effet, les premières références montrent des résultats divergents sur la capacité à maintenir la production fourragère selon les territoires et les structures photovoltaïques utilisées. L’ombre apporte par ailleurs des modifications de composition de la flore des prairies. La valeur alimentaire du fourrage, notamment les fibres et la teneur en protéines, évolue également selon la part d’ombre, en lien avec le stade de développement. Du point de vue du bien-être animal, ces nouvelles conditions de milieu représentent un intérêt pour la gestion du stress thermique des animaux. Cependant, la part d’ombre évolue fortement spatialement et temporellement, créant de l’hétérogénéité au sein de la parcelle. Les adaptations techniques sont nombreuses et les références restent encore à construire. Nous proposons dans cet article un état des lieux de l’agrivoltaïsme appliqué à l’élevage des ruminants.