Evolution récente des productions fourragères en France et de leur intensification
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Les augmentations du prix de l'énergie et des matières premières, à la suite de la crise de fin 1973, se sont traduites par une diminution de la consommation d'engrais.Cette diminution momentanée et la reprise qui a suivi ont varié suivant les régions en fonction des conditions de milieu et des spéculations. Parallèlement on enregistre une évolution de la physionomie de la production fourragère en France.Au plan national, si la part de la S.F.P. dans la S.A.U. a peu varié entre 1972 et 1976, la répartition des différentes composantes de la S.F.P. a continué son évolution amorcée depuis 15 ans (diminution de 3,6 % de la S.T.H., et augmentation de 6 % des cultures fourragères). Au cours de ces cinq dernières années, on a observé une augmentation sensible de l'effectif du troupeau de bovins, chevaux, ovins et caprins. Le seul cheptel bovin a augmenté de 11 % en nombre de têtes. Le chargement de bétail est passé de 1972 à 1976 de 1,05 U.G.B./ha de S.F.P. à 1,13.Après ces considérations générales, l'auteur examine plus particulièrement l'influence de la fertilisation sur la conduite des trois systèmes fourragers qui se rencontrent dans le grand ouest fourrager français : le système « herbe » en Basse-Normandie, le système « cultures fourragères » en Bretagne, le système « mixte » dans les Pays de Loire. Sont pris en considération : l'évolution des surfaces, de la fertilisation, du cheptel, du revenu brut d'exploitation.Malgré la crise de ces dernières années et ses conséquences sur les coûts, on constate une amélioration de la productivité moyenne à l'hectare en liaison avec une utilisation plus développée des techniques et moyens de production et une meilleure conduite d'un troupeau à performances plus élevées. Les résultats techniques et économiques obtenus montrent les potentialités des fourrages cultivés et laissent espérer leur développement dans les prochaines années. Ces cultures fourragères, généralement intensives, paraissent agir comme moteur de l'intensification et entraîner une meilleure utilisation des surfaces toujours en herbe encore sous-exploitées dans beaucoup de régions.
Recent evolution of forage productions in France and of their intensification
The rise in energy and raw material prices, resulting from the crisis of the end of 1973, had as a consequence a decrease in the consumption of fertilizers.This decrease was momentary and was followed by a renewed consumption, but in varying degrees according to the environ mental conditions and the agricultural productions. A parallel evolution of the outlook of forage production is observed in France.At the national level the proportions of forages in the agricultural area varied little between 1972 and 1976, but the relative importance of the various constituents of the forage area continued the evolution started 15 years ago (decrease of permanent pastures by 3.6 % increase of tilled forage crops by 6 %). These last five years the number of cattle, horses, sheep and goats has increased to a noteworthy extent. The number of cattle alone has increased by 11 %. The stocking rate rose from 1.05 Cattle-Units per hectare forage area in 1972 to 1.13 in 1976.After these general considerations, the author takes a closer look on the influence of fertilization on three forage systems frequently met with in Western France: the "permanent grass" system in Lower Normandy, the "leys" system in Brittany, the "mixed" system in the Loire region. The following items are considered : evolution of acreages, of fertilizer use, of numbers of livestock, of farm gross income. In spite of the recent cri sis and its consequences on costs, a higher mean productivity per hectare may be observed, together with a more developped use of production methods and techniques, and a better herd management with higher performing animals. The technical and economic results show the potentialities of tilled forage crops and let us expect that they will develop in the future. These generally intensive forage crops appear to act as a driving force for grassland intensification and to bring about a better use of the permanent pastures, which are still under-utilized in many regions.