01 juin 2005
auteur : Boller B. - | co-auteurs : Herrmann D. - Kölliker R. - Schubiger F.X. - Streckeisen P. - Tanner P. -
Les écotypes présents dans les prairies naturelles sont une source importante de diversité génétique pour la sélection des plantes fourragères.
Pour le trèfle violet, en Suisse, les variétés locales restent la ressource génétique la plus importante, plutôt que les écotypes de trèfle violet sauvage. De nouveaux résultats moléculaires confirment que le trèfle violet suisse de longue durée dit Mattenklee provient de l'introduction historique de trèfle violet cultivé des Pays-Bas. Néanmoins, les écotypes de trèfle violet des prairies naturelles sont utilisés dans des programmes de rétro-croisement pour introduire des caractères spécifiques, par exemple l'aptitude à la pâture.
Les écotypes du ray-grass d'Italie non alternatif apparaissent particulièrement intéressants pour la sélection. Une collection récente a relevé un niveau élevé de résistance au flétrissement bactérien, qui était lié à la présence de souches agressives du pathogène Xanthomonas translucens pv. graminis. Cette résistance a permis de sélectionner avec succès des variétés à partir d'écotypes par un schéma simple de sélection récurrente. La résistance à la rouille, nettement insuffisante dans les écotypes, reste un critère majeur à améliorer.
Les écotypes de fétuque des prés nécessitent en revanche une sélection pendant plusieurs générations pour obtenir des variétés utiles. Les écotypes de fétuque des prés présentent une résistance au Xanthomonas inférieure à celle de la variété témoin, mais ils hébergent l'endophyte bénéfique Neotyphodium uncinatum. La symbiose avec ce champignon, qui ne cause pas la production d'alcaloïdes nuisibles aux animaux dans les plantes infestées, est utile pour la résistance aux pucerons et aux maladies fongiques et améliore la force de concurrence.
La diversité génétique dans les prairies naturelles est à la base de la réussite internationale des programmes suisses de sélection de plantes fourragères. Son maintien mérite une attention accrue en recherche et en politique agricole.
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