Les grandes légumineuses : situation actuelle, atouts et perspectives dans le nouveau paysage fourrager français
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Malgré une régression importante dans les régions d'élevage intensif, les légumineuses se maintiennent dans l'Est parisien (déshydratation de la luzerne) et dans les régions d'élevage de la moitié sud de la France : en situation sèche, leur régularité de production est incontestable. Elles permettent de réduire les intrants (fertilisation azotée et tourteau, compensant des coûts de récolte et conservation élevés) et sont également appréciées pour leurs qualités agronomiques et leur fibrosité. Leur développement est freiné par les prix relativement faibles de l'azote et du soja, et le prix élevé des céréales, susceptibles de complémenter les rations de base avec légumineuses. Les difficultés de conservation compromettent souvent la qualité du fourrage, mais l'enrubannage devrait permettre de lever ce handicap. Les associations, conduites avec une dose faible d'azote, sont concurrentielles avec les graminées modérément fertilisées ; elles présentent des risques limités pour l'environnement, sont aisément pâturables et pourraient se développer encore. La plus faible valeur énergétique des légumineuses et la mauvaise utilisation de l'azote des ensilages leur interdisent d'être compétitives avec le maïs, tant que les prix des céréales resteront élevés et le maïs ensilage subventionné.
In spite of a severe decline in the regions where livestock is reared intensively, the tall legumes are holding their ground East of Paris (where Lucerne is grown for drying) and in the animal farming regions of the Southern half of France : under dry conditions, their regular yielding capacity is a reliable asset. They may bring about an economy of inputs (nitrogen fertilizers and cakes) which compensate for the high harvesting and conservation costs ; their agronomic quality and their fibrosity are also well appreciated. Their increase is checked by the relatively low costs of nitrogen and of soybeans, and by the high cost of cereals, which can be used as a complement to legume-based diets. Difficulties of conservation are often a hazard for the quality of the forage, but this should be overcome by wrapping. Mixed swards, receiving low dressings of nitrogen, compete well with moderately fertilized grasses ; they offer limited risks to the environment, they can be easily grazed, and they could expand still more. The low energy value of the legumes, and the poor utilization of nitrogen in their silage, prevent them from competing with maize as long as the level of the price of cereals remains high and maize for silage remains subsidized.