Une autre route du lait : retour sur un parcours professionnel
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Rebâtir une Europe laitière plus durable, plus solidaire, plus démocratique ? Comment le fils d'un petit paysan du sud de l'Alsace est-il arrivé à se forger une opinion sur l'évolution souhaitable de l'élevage laitier européen et sur la politique qu'il faudrait mettre en œuvre ? André Pflimlin nous présente ce parcours singulier.Au cours de sa vie professionnelle à l'Institut de l'Elevage, A. Pflimlin a fait de nombreuses missions et rencontres qui ont nourri sa réflexion. Les plus marquantes ont été celles avec les éleveurs laitiers herbagers autonomes. Cependant, malgré de bons résultats économiques et écologiques associés à la qualité de vie, malgré le soutien de la recherche pour mieux comprendre leur fonctionnement et leur résilience, ces systèmes semblent discrédités par la suppression des quotas. Celle-ci relance la course à l'intensification aux dépens du pâturage et le sur-investissement des laiteries dans la poudre de lait pour l'exportation : une double impasse à court terme face à un marché mondial étroit, très volatil et inéquitable mais aussi à long terme par rapport aux résolutions de la COP 21 et à la souveraineté alimentaire des pays du Sud.
PFLIMLIN A., 2015. Une autre route du lait : retour sur un parcours professionnel. Fourrages n°224, p. 329-336.
The milk road : some proposals and reflections from a life-long career
André Pflimlin started off as the son of a small farmer in southern Alsace and ended up as an engineer at the French Livestock Institute. Over the course of his long career and as the result of numerous influential projects, he has formed a variety of opinions about the European dairy industry and the policies that should be implemented. Encounters with dairy farmers using self-sufficient grassland systems were particularly important. However, such systems are in decline, despite their positive economic and environmental outcomes and despite research demonstrating their functionality and resilience. The abolition of milk quotas has worsened the situation by reviving two problematic practices: increased agricultural intensification that comes at the expense of grasslands and overinvestment by dairies in the production of powdered milk for export. These practices are a dead end both in the short term, given the global market, and in the long term, given the COP21 resolutions. However, it is not too late to establish a more sustainable, united, and democractic European dairy industry.