15 juin 1975
auteur : Hénin S. -
La crise récente de l'énergie, liée à l'augmentation brutale du prix du pétrole, a provoqué de nombreuses réflexions concernant le rôle de l'énergie dans le monde moderne.On utilise en France, actuellement, environ 160 millions de tonnes de produits pétroliers. Cette consommation d'énergie est liée à la transformation profonde du mode de vie de l'homme moderne qui, d'une part, s'est efforcé d'accroître l'efficacité de son travail en remplaçant l'intervention manuelle par celle des machines et qui, d'autre part, a créé des besoins nouveaux.L'énergie consommée se répartit grosso modo à raison de 30 % pour le chauffage, 30 % pour les besoins de l'industrie, 30 % pour les transports, l'agriculture consommant un peu moins des 10 % restants. Si on fait le rapport entre l'énergie fixée par les plantes et l'énergie dépensée pour produire ces végétaux dans le système de culture actuel, on constate qu'on fixe cinq à dix fois plus d'énergie que l'on n'en consomme. En Israël, il semble que l'on consomme déjà plus d'énergie que l'on n'en fixe.Si ce bilan est fait au niveau de l'assiette du consommateur, l'énergie dépensée pour transporter, conserver, conditionner et cuire les aliments fait que nous consommons autant, sinon plus d'énergie fossile que l'énergie fixée par le soleil. Une réflexion s'impose pour accroître l'efficacité de l'énergie investie en agriculture, c'est-à-dire, soit obtenir une plus grande quantité d'énergie fixée du soleil pour une même quantité d'énergie dépensée, soit réduire en valeur absolue la quantité d'énergie utilisée pour fixer l'énergie solaire. Des progrès sont possibles par une meilleure utilisation des moyens de production actuels (par exemple, une plus large utilisation des plantes fixatrices d'azote), par une meilleure maîtrise de l'alimentation des animaux, par l'utilisation rationnelle des sous-produits.Il importe de mieux connaître le coût en énergie des différentes interventions d'un agriculteur et de rechercher comment, techniquement, on pourra économiser celle-ci en utilisant mieux les techniques culturales connues ou en en imaginant de nouvelles.
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