le 30 mars 2010
Bricard O. LE BISSONAIS Y. MARTIN P. Ouvry J.-F. Souchère V.
En quarante ans, l'érosion hydrique s'est étendue sur plusieurs territoires agricoles de France, du fait de l'évolution des systèmes de production en grandes cultures. Les taux d'érosion moyens s'échelonnent entre
0,1 t/ha/an à 50 t/ha/an en fonction de l'occupation du sol et de son taux de couvert, de la pente, de la texture du sol et des conditions de pluviométrie. Les couverts herbacés ont fait l'objet de nombreuses études sur leur capacité à réduire l'érosion, dont cet article fait une synthèse. Ces types de couverts présentent un triple intérêt. Ce sont avant tout des surfaces peu ruissellantes, qui protègent le sol de l'érosion diffuse et de l'érosion linéaire. Ainsi, les régions qui ont des sols érodables, mais qui ont conservé une forte proportion de surfaces en herbe, présentent des risques d'érosion limités. Les couverts herbacés localisés, notamment sur les tournières avales, ont une réelle fonction de rétention des matières en suspension (MES). Le taux d'abattement de la charge solide varie de 30 à 99%. Parallèlement, les éléments chimiques fixés sur les particules, comme le phosphore, sont retenus. Les couverts herbacés localisés sur le chemin de l'eau contribuent aussi à reduire les écoulements par leur grande capacité d'infiltration. En l'absence d'hydromorphie et de tassements, l'infiltrabilité y est généralement supérieure à 100 mm/h. Dans les régions de grandes cultures frappées par l'érosion hydrique sous ses différentes formes, les couverts herbacés sont utilisés en priorité, avec des localisations pertinentes (bande enherbée de bord de réseau hydrographique, tournières avales enherbées et chenaux enherbés sur talwegs). Avec 1 à 5% (en moyenne) des surfaces herbacées positionnées sur le chemin de l'eau, le taux de MES piègé s'échelonne entre 30 et 60%.
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