du 12 mars 2024 au 14 mars 2024
GRAUX A.
Le présent résumé porte sur les travaux conduits dans le cadre du thémax 3 de l’Unité Mixte Technologique « Recherche et Ingénierie en Elevage Laitier » (RIEL) autour de l’adaptation des systèmes laitiers au changement climatique. Une réflexion conduite avec les participants à ce thémax a permis de faire émerger l’évaluation de la vulnérabilité et de la résilience des systèmes d’élevages laitiers comme un chantier d’intérêt prioritaire. Dardonville et al., (2021) ont produit une synthèse des évaluations quantitatives de la résilience, de la vulnérabilité, de la robustesse et de la capacité d’adaptation des systèmes agricoles tempérés. Pour sortir de l’écueil des cadres conceptuels déjà existants qui se superposent et sont souvent ambiguës et manquent d’opérationnalisation, les auteurs proposent un cadre conceptuel original pour étudier ce qu’ils appellent la VRR pour « Vulnérabilité, Robustesse, Résilience ». Ce cadre conceptuel né- cessite de répondre à différentes questions afin de bien définir le périmètre de chaque l’étude : 1) Quel est le niveau d’organisation et le système de production étudié ? 2) A quelles perturbations ou aléas s’intéresse-t-on ? 3) A quelles performances s’intéresse-t-on ? 4) Quels sont les potentiels facteurs explicatifs de la VRR ? En replaçant les travaux en cours/récents de l’UMT sur ce thème dans ce cadre conceptuel, il apparait que tous ces travaux s’intéressent à la VRR des systèmes de production agricole/d’élevage de bovins laitiers à l’échelle des surfaces cultivées jusqu’à l’exploitation, en essayant d’aller jusqu’au territoire. Tous se placent dans un contexte d’aléa climatique et quantifient principalement l’évolution des performances agronomiques et économiques des systèmes, mais aussi dans une moindre mesure leurs performances environnementales. De la même façon tous s’intéressent à la diversité du système fourrager, et notamment à la part d’herbe dans la SFP, comme facteur explicatif de la VRR. Ces travaux sont intéressants car il existe encore peu de travaux sur la VRR des systèmes d’élevage et ils font partie du peu d’approches s’intéressant au moins à deux composantes de la multi-performance des systèmes. Toutefois, seule la réponse aux incertitudes climatiques est étudiée, avec pour le moment pas d’étude de la VRR aux perturbations économiques et sanitaires. Et les facteurs explicatifs étudiés sont peu nombreux, sans doute aussi du fait de la complexité à intégrer davantage de facteurs dans l’immédiat. Ce bilan devrait nous aider à échanger et à dire quelles sont les définitions existantes/pertinentes de la VRR pour nos systèmes d’élevage laitiers, en choisissant des critères pour la définir, et en donnant de l’opérationnalité à notre approche via des moyens de la quantifier. Cette comparaison de nos travaux nous a aussi amené à nous poser de nouvelles questions : 1) Faut-il qu’un système d’élevage soit sous-optimal du point de vue de sa production pour être résilient ? Comment peut-il rester viable économiquement ? 2) Comment traiter des changements de résilience suivant l’échelle de temps considérée ? Comment intégrer dans nos travaux l’évolution de la fréquence des aléas considérés? Nos travaux s’attacheront à explorer ces questionnements.
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