du 12 mars 2024 au 14 mars 2024
Leconte D.
La prairie permanente normande est composée d’espèces spontanées dont les caractéristiques sont méconnues. Trente deux espèces, écotypes et variétés, ont été testées dans deux conditions pédoclimatiques contrastées et sous deux niveaux de fertilisation azotée. Certaines espèces ont des productions supérieures au ray-grass anglais (fétuques élevées fourrage, fromental, fléole, fétuque élevée gazon, vulpin des prés), alors que d’autres espèces fourragères (houlque laineuse) ou à gazon ont des productions très proches des RGA comme la fétuque rouge gazonnante, les pâturins des prés, ou en retrait comme l’agrostide vulgaire, la fléole à gazon et le ray-grass anglais gazon, voire très en retrait comme les agrostides stolonifères ou une fétuque rouge traçante, toutes deux à gazon. Les valeurs nutritives ont été suivies au cours des 4 cycles en A2 et des 3 cycles en A3. En A2 la valeur énergétique moyenne, homogène entre les deux sites et les niveaux de fertilisation azotée, passe de 0,86 UFL au premier cycle feuillu à 0,75 au 2ème et 0.77 aux 3ème et 4ème cycles. En A3 le 1er cycle plafonne à 0,70 UFL. Les repousses d’été et d’automne atteignent respectivement 0,75 UFL et 0,82 UFL. Les espèces fourragères et à gazon ont en moyenne des valeurs énergétiques similaires, en revanche des différences entre espèces sont marquées entre les RGA, fléoles, houlque (0,83 à 0,79 UFL) et les fétuques (0,75 UFL à 0,73 UFL). La production des espèces à gazon est en retrait à 82% des espèces fourragères. En A2 la teneur moyenne en PDIN évolue au cours des saisons ; de 83g au 1er cycle, elle régresse à 49 et 53g aux deux cycles suivant pour atteindre 114g au 4ème cycle. En A3 le 1er cycle limite les PDIN à 44g pour atteindre 62 à 81g aux cycles suivants. Tout au long des 7 cycles les différences entre espèces sont très importantes. Les espèces les plus riches sont le fromental, la fléole à gazon, le vulpin et le RGA gazon (75 à 72g) alors que les RGA fourrage, la fléole fourrage et les fétuques élevées sont e n retrait (67 à 61g). Ces résultats mettent en évidence l’intérêt de certaines poacées secondaires non sélectionnés comme fourragères ; leurs valeurs nutritives sont proches des espèces fourragères sélectionnées. La productivité des écotypes est proche de celle des variétés fourragères, en revanche les espèces à gazon ont une productivité moindre. Cependant les écarts spécifiques sont importants et la fétuque élevée à gazon est très productive. Par ailleurs les différences au sein des fétuques rouges et des agrostides où les agrostides communes (A. tenuis, A.capillaris) sont très productives en sol de vallée fertilisé. Avec un panel élargi d’espèces, il serait en effet possible de mobiliser les mieux adaptées à un milieu hydro-pédoclimatique donné.
Les articles récents (moins de 2 ans) ne sont disponibles qu'aux participants des journées.