du 12 mars 2024 au 14 mars 2024
LABANCA H.
L’agriculture représente une part conséquente des facteurs du réchauffement climatique à travers la consommation d’énergie non renouvelable (ENR). La déshydratation comme moyen de conservation du fourrage récolté est grande consommatrice d’énergie. La réduction du recours aux ENR dans ce domaine est un levier important d’atté- nuation des impacts de l’activité agricole sur le climat et peut être complétée par le stockage du carbone réalisé par les cultures (Arrouays et al. 2002). La présente étude met à jour les bilans énergétique et carboné de la filière française de production de luzerne déshydratée (LD) au regard des efforts consentis ces dernières années. L’inventaire est construit avec des éléments portés au passif tant pour la partie carbone qu’énergie : consommations de carburants nécessaires aux opérations culturales jusqu’à l’entrée d’usine, consommation énergétique (énergie primaire renouvelable ou non, électricité) liée à la déshydratation en usine. L’actif « carbone » est composé du carbone atmosphérique fixé par la culture (biomasse aérienne récoltée et biomasse racinaire). L’actif énergétique est constitué par la valorisation énergétique de la luzerne déshydratée (LD) par la vache laitière (Thiébeau et al. 2011). Sur la période considérée (2016-2019 – P2), le bilan énergétique devient excédentaire avec +1,2 GJ/t MS comparé à la période d’étude précédente (2006-2009 – P1). Le bilan carboné s’améliore également, atteignant +390 kg C/t MS de LD. Une fois saisies dans la base de référence Agribalyse/Ecoalim v8, ces données montrent une réduction de 57% de l’impact de la LD sur le critère « changement climatique (CC) » en comparaison aux données préexistantes (1,150 kg eq. CO2 en P1 vs. 0,494 kg eq. CO2/kg MS de LD en P2). L’empreinte environnementale de la filière s’est donc améliorée entre les deux périodes étudiées. Cette amélioration résulte de la généralisation du préfanage à plat de la luzerne au champ à l’ensemble des unités de production, réduisant les quantités d’eau à évaporer, et de la mise en œuvre de fours moins énergivores (250°C vs. 750°C) en capacité d’incorporer de la biomasse comme source d’énergie en substitution des ENR (type charbon).
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