Journées de printemps 2024

Les prairies procurent de nombreux services écosystémiques (SE) qui sont dépendants des activités d’élevage, mais qui ne profitent pas tous aux mêmes acteurs. Les agriculteurs bénéficient de la production de fourrage pour nourrir les animaux, tandis que l’ensemble de la société profite des services environnementaux, de la conservation de la biodiversité, et des services culturels. Des statuts de protection tels que les sites du réseau Natura 2000, les réserves ou les parcs naturels ont été mis en place pour protéger la biodiversité, mais ne concernent que des surfaces limitées. Concernant les services de régulation tels que le stockage du carbone et la qualité de l’eau, des systèmes de paiement pour les services environnementaux (PSE) se développent en Europe. Toutefois, ces solutions ne sont pas centrées sur l’élevage. Un changement de paradigme, d’un objectif d’une productivité maximale vers celui d’une meilleure rentabilité, pourrait permettre d’équilibrer les SE dans les prairies. L’alimentation du bétail basée sur des prairies gérées de manière moins intensive conduit, certes, à une productivité plus faible, mais réduit les coûts d’énergie et d’engrais et peut, par conséquent, améliorer la biodiversité et de nombreux autres SE. Un tel système peut être encouragé lorsque des produits de haute qualité, tels que les fromages, sont promus par le biais d’un label. Le projet « cAnOPée » vise à développer une approche multi-échelle des services rendus par une filière laitière sous Appellation d’Origine Protégée (AOP) en Normandie. Dans le cadre de ce projet, nous évaluerons un ensemble de SE parmi (i) les services de support avec une diversité floristique et fonctionnelle, (ii) les services d’approvisionnement avec la qualité du fourrage, (iii) les services de régulation avec le stockage du C, la régulation de l’eau, la pollinisation et (iv) les services culturels avec la valeur patrimoniale du paysage.