le 28 octobre 2004
Caillaud D.
La vocation d'élevage de la Lorraine est relativement récente. Anciennement pays de laboureurs, ce n'est qu'au cours du 20e siècle que l'élevage s'est développé pour connaître son apogée dans les années 1970. Depuis, nous assistons à une lente érosion de l'élevage au profit des céréales et du colza. La production bovine laitière reste néanmoins une activité essentielle dans le paysage agricole régional. La dynamique d'évolution au cours des dernières décennies a été marquée par de forts agrandissements des structures, une diversification viande très fréquente et l'accroissement de la composante céréalière sur les exploitations. Cette évolution caractérise particulièrement les exploitations laitières des zones de polyculture élevage de la région. Cependant, il convient de distinguer les zones les plus herbagères qui, placées dans des conditions de production plus contraignantes, n'ont pas connu cette dynamique et conservent aujourd'hui une orientation élevage plus marquée. La mise en œuvre de la nouvelle politique laitière issue du compromis de Luxembourg devrait affecter de façon assez contrastée ces deux contextes. Dans le premier, on s'attend à un mouvement de spécialisation avec abandon soit du lait, soit de la viande au profit de la production animale restante et des cultures de vente. Le maïs devrait continuer à progresser dans l'alimentation des vaches laitières au détriment du pâturage. Dans le second cas, la stratégie d'économie et d'autonomie sur des structures plus familiales et de dimensions plus modestes devrait l'emporter. Le pâturage, conforté par la réforme, devrait se maintenir et le maïs, déjà relativement moins présent dans les zones herbagères, pourrait voir ses surfaces décroître.
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