le 16 octobre 2008
de Roest K. Trindade H. Menghi A.
Les régimes alimentaires des vaches laitières des régions méditerranéennes sont très riches en concentrés. La répartition de la pluviométrie ne permet pas la production de ray-grass anglais et limite les productions fourragères telles que la prairie permanente ou le de sorgho. C'est donc le maïs ensilage, dont la production en culture irriguée peut atteindre 50 t/ha (soit près de 20 t de MS/ha) dans la plaine du Pô comme dans le nord du Portugal, qui constitue le fourrage principal. Les exploitations laitières de ces deux régions sont regroupées dans les bassins à forte densité de population, où les prix à l'hectare et les loyers explosent, et où la compétition pour l'utilisation de l'eau (rurale et urbaine) s'accentue. Ce contexte explique les chargements élevés à l'hectare, et l'accroissement de l'utilisation de concentrés dans les rations alimentaires.
La forte augmentation du prix des céréales et des cultures riches en protéines en 2007/2008 a pesé sur le revenu agricole. Heureusement, l'augmentation significative du prix du lait a, dans une certaine mesure, atténué la réduction des revenus. Les possibilités d'ajustement de la ration alimentaire en réduisant la part de concentrés sont limitées car les vaches à haut potentiel ne peuvent s'adapter à des changements radicaux de leur alimentation. Ainsi, dans les exploitations laitières intensives de la plaine du Pô, la réforme des vaches les moins productives s'est renforcée.
Naturellement, ces forts chargements peuvent créer des problèmes environnementaux. La mise en place de la directive Nitrates dans les zones vulnérables en cours d'extension en Italie du nord et au Portugal peut avoir de graves conséquences. Le non-respect de cette directive peut affecter la prime découplée de la PAC. Sa stricte application, qui dépend du chargement de l'exploitation mais aussi des autres exploitations d'élevage avoisinantes, peut augmenter les coûts de production du lait de 2,5 à 5%.
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