07 juin 2003
auteur : Dronne Y. -
L'autonomie protéique des exploitations agricoles dépend, certes, de choix effectués par l'agriculteur, mais ceux-ci sont conditionnés par un contexte plus large : l'approvisionnement, les prix des différents produits (matières premières, aliments composés, produits de substitution...), les réglementations et politiques en vigueur... Avant d'aborder les aspects techniques du sujet, il est utile de brosser une rapide description de l'approvisionnement de la France en protéines.
En France, en 2000, l'alimentation animale représente environ 95 Millions de tonnes (Mt) de matière sèche (MS) de fourrages et 24 Mt de produits issus de grandes cultures, ainsi que 6 Mt de produits concentrés importés, riches en protéines (MRP) comme le tourteau de soja, indispensables pour l'élevage intensif. Les bovins représentent 45% de la consommation de MRP, dont 2/3 pour la production laitière. Depuis 1990, l'accroissement de l'utilisation des céréales s'est accompagné de celui de tourteau de soja. Bien que productrice de protéagineux, la France paraît incapable de répondre au niveau de la demande. L'Agenda 2000 a dégradé la compétitivité des ces cultures. Or, la France et l'UE doivent ré-équilibrer cette situation si elles veulent peser à l'échelle internationale sur la qualité des matières premières (OGM). Pour conforter la production d'oléagineux et de protéagineux, la Recherche doit obtenir des gains de productivité et les Pouvoirs Publics soutenir ce secteur, sans oublier que les fourrages permettent de limiter la demande en MRP.
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