du 23 mars 2022 au 24 mars 2022
KNODEN D.
La plupart des prairies permanentes sont composées d’une flore adaptée aux conditions du milieu et aux pratiques de gestion réalisées au fil des saisons. Néanmoins, il arrive que divers problèmes (sécheresses
à répétition ou sévères, froid, ravageurs, maladies, mauvaise gestion du pâturage, de la fertilisation…) perturbent suffisamment le système prairial pour que la flore ne puisse pas retrouver son équilibre naturel.
Les dicotylées et/ou des graminées de qualité fourragère médiocre prennent alors le dessus sur les espèces désirées (ray-grass anglais, fétuques, pâturin des prés, fléole…). La pérennité ainsi que la productivité quantitative et qualitative sont alors en dessous de certains seuils que les éleveurs se fixent pour atteindre leurs objectifs. Une des voies d’amélioration de la qualité floristique des prairies dans ce cas de figure est le sursemis. Cette technique permet d’introduire dans les prairies dégradées une part variable d’espèces sélectionnées amélioratrices (Leconte, 1998) tout en continuant l’exploitation sans destruction du couvert en place (Lambert et al., 1997). Un diagnostic prairial préalable permettra de savoir si le sursemis est une technique à mettre en place pour l’amélioration de la qualité agronomique de la flore prairial. Le diagnostic
permettra également d’orienter l’éleveur vers la technique et la période de sursemis les mieux adaptés au contexte pedo-climatique.
Dans la plupart des cas, les sursemis doivent être répétés plusieurs fois avant qu’une augmentation de la proportion des espèces semées puisse être obtenue (Huguenin-Elie et al., 2007). La réussite du sursemis dépendra de la concurrence qu’il y aura entre les jeunes plantules et le couvert en place. La compétition sur les nutriments et l’eau est exacerbée lors de périodes de déficit hydrique notable et la concurrence sur l’accès à la lumière est forte dans la période post-sursemis si la pousse de l’herbe est optimale. La technique, quand elle réussit, a l’avantage d’allonger la durée de vie des prairies, avec un intérêt économique par rapport à des rénovations totales qui elles-mêmes peuvent avoir un résultat aléatoire dans un contexte de changement
climatique. Cependant, le sursemis a un faible effet positif, en moyenne, sur les rendements à long terme des prairies. Lambert et al. (1997) ont mesuré de 3 à 8 % de rendement annuel en plus sur 6 ans tandis que Sauter et al. (2013) n’obtiennent que des augmentations de rendements à la marge.
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