Journées de printemps 2024

Comment les services offerts par les exploitations laitières et leur empreinte environnementale peuvent-ils évoluer avec le changement climatique ? Les exploitations laitières connaîtront-elles plus ou moins d’années où les besoins alimentaires du troupeau ne seront pas satisfaits ? Et où le stockage de C s’éloignera de sa tendance ? Quelles conditions climatiques expliquent ces années exceptionnelles ? Quelles différences peut-on attendre entre exploitations ayant des systèmes fourragers différents, entre scénarios climatiques futurs et entre horizons temporels, mais aussi au sein d’un territoire ? Le poster présenté tente de répondre à ces questions en les appliquant à l’étude d’un territoire breton fortement agricole et laitier, le Pays de Fougères, et à 3 exploitations laitières représentatives d’exploitations bretonnes (mais non réelles) ayant des systèmes fourragers différents, avec des proportions variables de maïs dans la surface fourragère. Ce travail s’inscrit dans le cadre du projet REDELAC, financé pour 2 ans par le métaprogramme CLIMAE. Il s’appuie sur le développement d’une méthodologie qui associe : - deux modèles de simulation mécaniste :
i) Le modèle STICS pour simuler la production des aliments destinés au bétail et l’évolution du stock de C du sol à
l’échelle des surfaces cultivées de chaque exploitation,
ii) Le modèle AQAL-farm pour simuler l’adaptation des exploitations aux aliments disponibles pour nourrir les ani
maux, et les conséquences sur la production laitière et l’autonomie fourragère. - des indicateurs agroclimatiques pour caractériser l’évolution du climat et la faisabilité des pratiques de gestion des cultures et des prairies, et des indicateurs de la résilience des exploitations aux aléas. - l’outil de conseil en élevage Cap’2ER® pour évaluer l’évolution de l’empreinte environnementale des exploitations sous changement climatique. Le projet est en cours, et seule une partie des simulations STICS et des calculs des indicateurs ont été réalisés. Les ré- sultats préliminaires indiquent, quelle que soit l’exploitation laitière considérée, une augmentation des stocks d’aliments produits par les exploitations de l’ordre de +15% sur la période 2021 à 2050 jusqu’à +40% sur la période 2071-2100. Cela se traduit par une meilleure couverture des besoins alimentaires du troupeau avec moins d’années déficitaires et une meilleure résistance. En revanche, l’évolution du stock de C des surfaces cultivées est différente selon le système fourrager des exploitations et l’horizon temporel considéré. Ces résultats préliminaires doivent être confirmés et étendus à l’ensemble des points et sols du territoire et des scénarios climatiques. Et la méthodologie doit encore être menée à son terme avec les simulations prévues avec le modèle AQAL farm et les évaluations de l’empreinte environnementale des exploitations avec l’outil Cap’2ER®. Toutefois, on peut imaginer que l’objectif de sécurité alimentaire/consommation locale de ce territoire est assuré, là où l’objectif de réduction de l’empreinte C des élevages sera peut-être plus difficile à atteindre.