Journées de printemps 2024

Le système bovin laitier OasYs, basé sur le pâturage de ressources diversifiées, vise à atteindre l’autonomie fourragère quels que soient les aléas climatiques, avec peu d’intrants et sans irrigation. Deux rotations alternant prairies et cultures annuelles y sont mises en place, dont l’une est majoritairement pâturée et l’autre entièrement récoltée. L’objectif de cette étude était d’évaluer si la gestion de la fertilisation organique et du pâturage a conduit à des déficits ou à des excédents des éléments N, P et K à l’échelle de la parcelle et de la rotation, sur ces 2 rotations. Pour cela, nous avons quantifié les entrées (restitutions par les animaux au pâturage, effluents organiques, engrais minéraux, fixations libre et symbiotique, déposition atmosphérique) et sorties (pâturage, récolte) de N, P et K sur 6 parcelles dont 3 étaient pâturées et 3 autres uniquement récoltées mécaniquement. Les quantités d’herbe pâturées ont été évaluées à l’échelle de la parcelle avec la méthode Herbvalo, ce qui a également permis de calculer les entrées d’éléments par les fèces. Les excrétions d’azote urinaire au pâturage ont été évaluées avec le modèle Urea. Les bilans entrées-sorties de N, P et K sont détaillés par parcelle en précisant leurs évolutions au cours des 7 (2015 à 2021) ou 8 (2015 à 2022) années de chacune des 2 rotations. Les résultats montrent de fortes différences entre années, avec des bilans très déficitaires pour les années en betterave pour la rotation pâturée, et en méteil (notamment en K) pour la rotation entièrement récoltée. Les années en prairie de la rotation pâturable sont généralement peu déficitaires et souvent très excédentaires, alors que celles de la rotation récoltée sont généralement très déficitaires. A l’échelle de la rotation, les parcelles pâturées ont un bilan assez équilibré en N (-19 à 28 kg/ha/an), P (-4 à 3 kg/ha) et K (-27 à 23 kg/ha/an). Pour les parcelles entièrement récoltées, les bilans de N, P et K sur toute la rotation sont proches de l’équilibre pour une parcelle (respectivement -4, 4 et 0 kg/ha/an), mais déficitaires pour les 2 autres notamment en K pour l’une (-100 kg/ha/an) et en N pour l’autre (-55 kg/ha/an). En conclusion, la majeure partie des entrées sur les parcelles pâturées a été réalisée par les restitutions des animaux et leur conduite a permis d’aboutir à un bilan N, P et K proche de l’équilibre. La fertilisation organique conduite sur les parcelles non pâturables n’a en revanche pas toujours suffi à compenser les exportations par les récoltes.