En France : les vaches laitières pâturent encore...
Le pâturage, c’est la consommation sur place d’un terrain couvert d’herbe de manière saisonnière ou permanent, par le bétail. Mais la proportion d'herbe pâturée dans la ration de l'animal varie considérablement selon le type d'alimentation, le chargement au pâturage, le nombre de jours de pâturage...
Cultures |
Superficie développée en 2018 (ha) pour les cultures fourragères |
Choux racines et tubercules fourragers |
15 367 |
Fourrages annuels Dont maïs fourrage et ensilés plante entière |
1 695 0401 422 201 |
Prairies non permanentes (luzerne, prairies artificielles) | 3 271 0 23 |
Prairies naturelles ou semées > 6 ans | 6 964 504 |
STH peu productives (parcours, landes, alpages) | 2 439 340 |
TOTAL surface fourragère | 14 385 274 |
Tour d'horizon du pâturage en France
Les surfaces destinées aux fourrages (annuels, permanents, ou autres cultures fourragères) représentent 14,4 millions d’hectares soit environ 50 % de la SAU française (fig. 1). En France, 95% des ruminants consomment de l’herbe (au pré ou distribué) mais dans des proportions variées.
Cependant, la surface de pâturage ainsi que le temps accordé au pâturage dépendent de nombreux facteurs comme l’espèce de ruminant, la production animale, les conditions pédo-climatiques, l’organisation du parcellaire et des objectifs de l’éleveur.
Figure 1 : Superficie développé en 2018 pour les cultures fourragère (Agreste 2010)
D’après la synthèse « le pâturage des vaches laitières françaises » édité par l’observatoire des élevages laitiers et le Cniel, 92% des vaches laitières françaises accèdent à des prairies (Agreste 2010). Bien qu’il y ait de fortes disparités entre les élevages dans la majeure partie des cas, l’herbe fait partie intégrante de l’alimentation de l’animal. La consommation de fourrages d’une vache laitière représente environ 14,4 t MS/UGB (soit en moyenne 0,8 ha /UGB)
En 2016, les fermes laitières françaises disposaient en moyenne de 37 hectares de surfaces toujours en herbe auxquels s'ajoutent 19 hectares de prairies temporaires et artificielles.

Figure 2 : Répartition des vaches laitières au pâturage
Une durée de pâturage en équilibre avec les besoins de l’animal ?
La durée de pâturage semble élevée pour une majorité de troupeaux : 64% pâturent plus de 210 jours et disposent de plus de 20 ares/UGB ; 7% des vaches laitières sont en zéro pâturage (herbe récoltée et distribuée à l'auge).
La plupart du temps, les surfaces allouées aux animaux sont insuffisantes pour atteindre une alimentation 100% à l’herbe.
Les vaches laitières sont encore et toujours dans nos prés

Une diminution régulière du pâturage est constatée, d'autant plus marquée que les troupeaux sont grands (cf. tableau ci-dessus). En effet, avec l’agrandissement des troupeaux, l’augmentation de la surface pâturable est nécessaire. Malheureusement il n’est pas toujours possible d’en trouver à proximité de la ferme (sachant que les vaches laitières doivent faire le trajet à la ferme 2 fois par jour pour la traite sauf en cas d'investissement dans un robot de traite). La gestion de troupeaux de plus en plus importants, engendre souvent l’arrêt du pâturage pour les vaches laitières.
Pourtant, avec l’augmentation du prix des matières premières, des aléas climatiques et des demandes sociétales de respect de l'environnement, de transparence et de bien-être animal, la valorisation de l’herbe et le pâturage représentent pour les systèmes d’élevage des modes de production susceptibles de répondre aux défis de demain.
Ainsi, aux États-Unis certains éleveurs se tournent à nouveau vers le pâturage.
Vers une disparition du pâturage ou un regain d’intérêt?
Source :
http://www.web-agri.fr/conduite-elevage/culture-fourrage/article/pourquoi-toutes-les-vaches-n-ont-pas-de-ration-a-base-herbe-1178-148474.html
http://agreste.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/cd2019-4saavprovisoire.pdf
https://cniel-infos.com/Record.htm?idlist=1&record=10214494124920326769
Huyghe C., Van Den Pol-Van Dasselaar A. & Krause A., 2017. Le pâturage en France et en Europe : état des lieux et enjeux. Fourrages n°229, p. 1-10
RUBIN B., PERROT C. & QUENON J., 2017. Coûts de production et place du pâturage dans les systèmes fourragers bovins laitiers en France et chez nos compétiteurs. Fourrages n°230, p. 97-100